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Mieux vivre | Publié le 14/04/2025

Souffrez-vous d'endométriose sans le savoir ?

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Souffrez-vous d'endométriose sans le savoir ?

L'endométriose, souvent diagnostiquée tardivement, est une maladie bénigne de l'endomètre concernant 1 femme sur 10 en âge de procréer. La présence de tissu endométrial en dehors de l'utérus provoque des inflammations et des lésions chaque mois. Le diagnostic est confirmé par échographie, IRM ou coelioscopie. Le traitement peut être médicamenteux ou parfois chirurgical .

L’ENDOMETRIOSE :

Cette maladie est souvent ignorée souvent pendant plus de 10 ans.

Elle touche pourtant 10% des femmes et jeunes filles en âge de procréer !!!

 

Qu'est-ce que l’endométriose ?

C'est une maladie bénigne de l'endomètre.

 

L'endomètre est la muqueuse située à l'intérieur de l'utérus et qui est responsable des menstruations (règles). Cette muqueuse est sensible aux hormones. Elle grandit et mûrit tout le long du cycle pour desquamer au moment des règles, provoquant les saignements, tous les 28 jours environ.

 

L'endométriose c'est le même tissu que l'endomètre mais en dehors de l'utérus. Il ne peut donc pas s'éliminer au moment des règles. Chaque mois, les lésions s’aggravent, ce qui peut provoquer des inflammations, des rétractions et des atteintes des tissus environnants. Et c'est ainsi tout le long de la vie des femmes jusqu'à la ménopause. Il n'y a pas de corrélation entre l'importance des lésions et la symptomatologie.

4 Types de lésions d'endométriose

1) endométriose superficielle dans le péritoine pelvien : trompes, ovaires, péritoine

2) endométriose profonde sous le péritoine : vessie, rectum, intestin

3) endométriome : c’est un kyste de l'ovaire

4) endométriose hors bassin : poumons, diaphragme, cerveau, très rare

 

Comment diagnostiquer l’endométriose ?

L'échographie pelvienne mais surtout endovaginale diagnostique essentiellement les kystes ovariens (endométriome).

L'IRM Pelvienne : c'est l'examen essentiel

Coelioscopie : uniquement si suspicion clinique avec examens paracliniques négatifs ou à visée thérapeutique                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                    

Quels sont les traitements à privilégier en l'absence de désir de grossesse ?

AINS : anti-inflammatoires non stéroïdiens comme l'IBUPROFÈNE

Ils auront toujours leur place pour soulager la douleur.

Pilule oestroprogestative en continu si femme jeune sans facteur de risque (Ex : Lévonorgestrel + Ethinyl Estradiol 20mg)

Pilule microprogestative en continu si femme avec facteurs de risque (tabac, diabète, obésité, antécédent de phlébite...) ou âgée de plus de 35 ans

 

Quelle est la conduite à tenir en cas d’infertilité ?

Coelioscopie thérapeutique avec parfois chirurgie ou destruction laser.

- si lésions importantes

- si obstruction tubaire

- si kyste ovarien (endométriome)

Suivie de FIV (Fécondation in vitro) immédiate ou après 3 à 6 mois d'analogues du GnRH (associés avec estrogènes et progestérone pour éviter l’ostéoporose)

 

L'endométriose isolée (sans autre facteur d’infertilité) altère-t-elle la qualité ovocytaire ?  OUI

Cela a été démontré lors de FIV (Fécondation in vitro) car :

·         Diminution significative du nombre d'ovocytes ponctionnés

·         Diminution significative

  •   Du taux de fécondation
  •   Du taux d'implantation
  • Du taux de grossesse

 

QUESTIONNAIRE : si vous répondez OUI à 1 seule des questions vous êtes peut-être atteinte d'endométriose

1) Avez-vous des règles douloureuses : DYSMENORRHEE depuis l'adolescence et qui résistent de plus en plus au traitement antalgique ?

2) Souffrez-vous de douleurs aux rapports sexuels : DYSPAREUNIE PROFONDE selon le cycle ou selon les positions ?

3) Souffrez-vous de douleurs à la miction (en urinant) surtout pendant les règles : DYSURIE ?                                                

Les troubles peuvent être variés :

·         Troubles de remplissage de la vessie avec des urgences et une augmentation de la fréquence urinaire (POLLAKIURIE) 

·         Simple gêne ou sensation de vessie mal vidangée

·         Les douleurs miment parfois une cystite

4) Souffrez-vous de douleurs à la défécation surtout pendant les règles : DYSKÉSIE ?

5) Souffrez-vous de troubles sexuels, de dépression inexpliquée, de fatigue, de ballonnements, de nausées sans raison apparente ?

6) Avez-vous des difficultés pour avoir un enfant après au moins 18 mois de rapports réguliers sans protection contraceptive ou autre ?

 

Chiffres importants

Je vous rappelle la fréquence souvent méconnue de l'endométriose : 10% des femmes en âge de procréer.

Lors d'une consultation pour infertilité, on trouve 25% de patientes atteintes d'endométriose.

Chez les patientes atteintes d'endométriose, 1/3 sont infertiles.

Je rappelle aussi l'absence de corrélation entre l'importance des symptômes et l'étendue des lésions.

 

Cas clinique

Une patiente de 28 ans me consulte pour désir de grossesse.

Elle désire un enfant depuis 3 ans et depuis 1 an elle a eu des stimulations ovariennes sans succès.

L'examen clinique est normal, l’échographie pelvienne et endovaginale est parfaite.

L'interrogatoire insistant révèle des douleurs de règles importantes depuis l'adolescence avec absentéisme scolaire mais cela était « normal de souffrir pendant ses règles » lui disait sa mère qui avait, elle aussi, beaucoup souffert pendant ses règles. Elle ne m'en aurait pas parlé si je n'avais pas autant insisté.

ATTENTION : Ne négligez pas votre douleur ni celle de votre fille

Je lui ai prescrit une IRM PELVIENNE qui a montré de petites lésions sur les ligaments utérins.

Après 4 mois d'analogues au GnRH, elle a débuté une grossesse qui est arrivée à son terme mettant au monde une petite fille en 2016.

Elle n'a pas voulu de contraception et les douleurs sont réapparues 6 mois plus tard.

Suite à un nouveau désir de grossesse, je lui ai donné à nouveau 4 mois d'analogues et elle a dû recourir à une FIV ensuite pour mettre au monde son 2ème bébé en 2019.

A la suite, elle a accepté de prendre une pilule oestroprogestative en continu

Elle n'a plus de règles ni de douleurs.

 

Un espoir pour l’avenir : 1 test salivaire de dépistage commercialisé déjà dans plusieurs pays

 

Références

1) Organisation mondiale de la santé OMS. Classification internationale des maladies Genève 2018

2) Zondervan KT,Becker CM, Missmer SA “Endometriosis” the new england journal of medicine 2020

3) HAS-CNGOF (Collège National des Gynécologues Obstétriciens Français)

4) Gynécologie obstétrique pratique : contraception en 2021 Quelles tendances ?

5) AFU 2021 Endométriose : quelle place pour l’urologue ?

6) Infertilité (journal/articles) mars 2021 L'endométriose isolée altère-t-elle la qualité ovocytaire ?

Marie-Laurence DAGUIN

Dr. Marie-Laurence DAGUIN

Nutritionniste

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